Visite à l'atelier.
A Maggy ma sœur, mon amie,
Lorsque tu m'invites à grimper dans ton atelier, je devine qu'en avalant les quelques marches qui nous séparent du grenier, je cours un risque. Le seuil à peine franchi, me voilà enveloppée par un océan de couleurs dont la houle me surprend.
Sous le choc, l'aiguille de ma boussole s'affole, je pressens le naufrage! Les voiles enluminées de ton navire frémissent avides de vent, de rencontres, de terres inconnues. Leurs tonalités solides et vigoureuses me poussent à m'aventurer au grand large, à oser aborder les rivages secrets de mon intimité. Les formes, à peine esquissées, prennent d'assaut mon imagination, bousculent ma sensibilité. Ici, l'espace est ouvert a l'inouï de la création. Un appel à lever l'ancre. Cap sur la liberté!
L'immersion dans cet univers ressemble à un baptême, vie et mort inextricablement liées. Sur tes drapeaux de prière, les grands aplats blancs, volutes de fumée, libèrent des passages et suscitent un désir d'éternité. Il me plait de les nommer « Communion », « Innocence », « Résurrection. »
Comme l'or au creuset, en traversant ton univers, je dois consentir à l'ordalie du feu. L'ardeur des rouges écarlates brule les regards et les chairs. Immenses lames de fond, ils prennent d'assaut les sables de mon corps. Leurs caresses me révèlent l'enivrement de la passion, l'incandescence de l'amour, le sang versé, le prix clé la fidélité. Un Souffle venu de nulle part en attise les braises et mille étincelles jaillissent de cette matière en fusion sortie des entrailles de la terre. Leur brillance propage un gigantesque incendie; il galope à travers les steppes du cœur, semant ca et la ses flammèches de bénédiction.
Il suffit que je tourne la tête pour pénétrer dans une forêt émeraude et gouter l'hospitalité de sa canopée. Vert amande, vert sapin, mousse, herbe, lichen, pistache, céladon. Face à tes tableaux, je me souviens de sainte Hildegarde de Bingen, mystique aux songes colorés. Pas de doute, pour elle Dieu est vert Lui qui « fait toutes choses nouvelles ». Jardinière de l'Infiniment Grand, tu Lui ressembles un peu, beaucoup, à la folie! Fertilité, fraîcheur, printemps. À tes cotés, j'aime effeuiller le nuancier de la nature. Mon espérance, plongée dans de ce bain do jouvence, file à toute allure a travers champs avec l'iintrépidité des enfants.
M'arrêter. Respirer l'instant présent. Longuement écouter la complainte des teintes déposées par ta main œuvrant a la naissance du jour cueilli au cloaque des ténèbres. En posant le pied sur le parquet de ton bateau, je savais ces vêtements de toiles trop grands pour moi : dénudant mes tourments, ils soulignent ma complicité avec la noirceur. Heureusement, en échappant aux lois de la pesanteur, ta peinture m'enseigne la résistance. « Toujours plus haut » clame-t-elle à son poste de vigie. Les yeux levés au ciel, je reçois une onction d'huile d'allégresse. Cette certitude ne me quitte plus: en ce lieu redoutable, « l'Ascension de l'univers s'accomplit ».
Le pas pesant de l'homme qui va, m'encourage à persévérer sur des chemins de croissance et de Vie. Silhouette massive, que rien ni personne ne saurait ébranler, elle transmet une belle énergie pour marcher à la lumière de « l'insurrection Pascale » Sa foi engage l'avenir.
Pour l'ange étoilé d'indigo, épiphanie du Saint, du Bienveillant, du Magnifique, merci!
Pour Marie, buisson ardent obombrée par l'Esprit, merci!
Pour le Nouveau-né, minuscule flocon de neige parfumé de gaité, merci!
Sœur Bénédicte Avon
Blauvac 2012 |

L'amour brûle
(Die Liebe brennt)

Invitation à la liberté
(Einladung zur Freiheit) |
Vernissage: Maggy Masselter – im Farbenmeer geborgen
Von einem Farbenmeer bin ich umgeben, sobald ich die neue Ausstellung von Maggy Masselter in der rpi!Artothek betrete.
Ein Meer, das mich mit aller Kraft seiner Farben umgibt und auch trägt. Niemals habe ich den Eindruck, in diesem Zusammenspiel der Kräfte mich zu verlieren.
"Das Wort ist gegeben", "Vorstellung", "Anwesenheit" und "Segnungen" lauten die französischen Titel in ihrer deutschen Übersetzung. "Ich habe deinen Namen niedergeschrieben", bereits vor der "Durchquerung einer langen Nacht", sagt "der Verkündigungsengel" mit einem "Lächeln der Unendlichkeit".
Dieser Ausstellungsraum spiegelt jene Ausstellung wieder, zu der die in Frankreich lebende Luxemburger Künstlerin und
Ordensschwester, im Dezember 2012 in Bettemburg (Luxemburg) die interessierte Öffentlichkeit einlud. Das Besondere an diesem Raum ist die zentrale halbrunde Wand. Sie wurde zusammen mit den Werken der realen Ausstellung nachempfunden.
Es ist mir eine Freude und Ehre, Sie liebe Artothekbesucher, neben dem 2006 eröffneten Artothekraum, zur Vernissage eines zweiten Raumes mit Kunstwerken von Maggy Masselter einladen zu dürfen.
"Das Universum mit dem Geist verbinden ist die höchste Aufgabe der freien Menschen", dazu sind wir alle durch ihre Kunst gerufen.
Jean-Louis Gindt
rpi-artothek-blog, 20. 3. 2013 |

Il nous précède en Galilée
(Er geht uns in Galiläa voraus) |